restreinte à une fraction de tribu, ou même à un seul douar ou
village. Dans ce dernier cas le groupe maraboutique prend simplement
le nom de Chorfa. Pourtant certains groupes de la valeur
d’une tribu portent également ce nom, par exemple les Chorfa des
environs d’Aïn-Sefra (Sud Oranais), les Chorfa de la commune
mixte de Bent-Mansour, les Chorfa près de Saint-Denis-du-Sig,
etc ...(1).
les Mekhâlif,
près de Laghouat, se rattachent à Sîdî Makhloûf, un saint du XVIe
siècle ; les Beni-Menâçer à un Sîdî Mançoûr, les Douâouida à un
Sîdî Dâwoûd(2). Les tribus qui n’ont pas adopté pour nom celui
d’un marabout de la grande époque sont devenues l’exception. Et
chaque fois que vous vous informez de cet ancêtre, on vous répond
invariablement qu’il est venu de la Sâguiat el-H’amrâ(3). Le grand
mouvement maraboutique, du reste, parait s’être prolongé presque
jusqu’à nos jours et on peut bien distinguer, dans nombre de cas,
les saints qui appartiennent à ce mouvement de ceux qui sont plus
anciens et qui sont relativement délaissés, alors même qu’ils ont
laissé leur nom à la tribu : ainsi dans les Oulâd Ouriâch, Sîdî T’ahar,
marabout relativement récent (XVIIe siècle), a presque supplanté
l’ancêtre éponyme de la tribu: sa qoubba, grande, bien blanchie,
témoigne qu’il a maintenant plus de notoriété que l’antique Sidi
Ouriâch, dont le petit mausolée existe cependant encore. Sa
postérité a toute l’infl uence, tandis que les descendants de Sîdî
Ouriâch(