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 MŒURS ET COUTUMES par le g. DAUMAS

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MŒURS ET COUTUMES
DE L’ALGÉRIE
TELL — KABYLIE — SAHARA
PAR
LE GÉNÉRAL DAUMAS
Conseiller d’État, Directeur des affaires de l’Algérie
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
RUE PIERRE-SARRAZIN, N° 14
1853
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Livre numérisé en mode texte par :
Alain Spenatto.
1, rue du Puy Griou. 15000 AURILLAC.
D’autres livres peuvent être consultés
ou téléchargés sur le site :
http://www.algerie-ancienne.com
Ce site est consacré à l’histoire de l’Algérie.
Il propose des livres anciens,
(du 14e au 20e siècle),
à télécharger gratuitement ou à lire sur
place.
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AVANT-PROPOS.
Appeler l’intérêt sur un pays auquel la France
est attachée par les plus nobles et les plus précieux
liens, faire connaître un peuple dont les mœurs disparaîtront,
peut-être un jour, au milieu des nôtres,
mais en laissant, dans notre mémoire, de vifs et profonds
souvenirs, voilà ce que j’ai entrepris. Je ne me
fl atte pas d’avoir les forces nécessaires pour accomplir
cette tâche, à laquelle ne suffi rait pas d’ailleurs
la vie d’un seul homme ; je souhaite seulement que
des documents réunis, avec peine, par des interrogations
patientes, dans le courant d’une existence active
et laborieuse, deviennent, entre des mains plus
habiles que les miennes, les matériaux d’un édifi ce
élevé à notre grandeur nationale.
Général E. DAUMAS
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LE TELL
I.
Des races qui peuplent l’Algérie.
Les habitants de l’Algérie se divisent en deux
races distinctes, la race arabe et la race kabyle. L’une
et l’autre suivent le culte mahométan ; mais leurs
mœurs, la constitution de leur société, aussi bien que
leur origine et leur langue, en forment deux grandes
divisions distinctes, que nous nous proposons d’examiner
dès à présent. Cette étude nous mettra en mesure
de mieux nous rendre compte de l’accord qu’on
a voulu établir entre les institutions et les coutumes
des habitants. Elle aura aussi l’avantage d’offrir la
défi nition de beaucoup de ternies que nous emploierons
par la suite, et sur le sens desquels il importe
d’être fi xé préalablement.
La race arabe doit attirer d’abord notre attention,
comme étant à la fois la plus nombreuse et celle que
les relations plus suivies nous ont permis de mieux
connaître dans ses détails.
4 LE TELL.
Il n’existe point de document historique qui
nous permette d’apprécier les transformations de la
société arabe, avant d’être arrivé à son état actuel.
Tout nous porte à croire que tel que nous l’observons
aujourd’hui, cet état est voisin de sa forme primitive
: ce sont donc les faits actuels que nous nous
bornerons à constater.
Une partie de la population arabe s’est fi xée dans
les villes. Ces musulmans, auxquels nous donnons le
nom de Maures, sont compris sous la dénomination
générique de Hadar. Nous ne nous occuperons point
de cette faible minorité, qui vit aujourd’hui dans un
milieu qui n’est pas exclusivement le sien, et qui n’y
a point formé société à part, ayant droit à une administration
particulière.
Les Arabes dont nous parlerons ici, sont ceux qui
vivent sous la tente ou sous le chaume, et que l’on
désigne sous le nom générique de Hall-El-Badïa. Ils
habitent une étendue de pays immense, que la nature
a divisé en deux zones très-distinctes. La première
comprend un pays fertile en grains et d’une culture
facile, qui s’étend entre les hautes chaînes de montagnes
et la muer. Les hauts plateaux forment la seconde,
qui est pauvre en céréales. Nous disons dès à présent
que la première de ces zones est occupée par les Arabes
cultivateurs, et la seconde par les Arabes pasteurs
ou Rehhala. Nous aurons bientôt l’occasion de nous
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 5
occuper séparément de chacune de ces divisions, et de
constater les différences pour la plupart locales, par
lesquelles elles se distinguent. On peut déjà, d’après
ce qui vient d’être dit, se rendre compte d’une façon
générale de la division que nous venons de rappeler
et dont la nature du sol a été la cause principale. Il
est nécessaire d’examiner maintenant, avant d’aller
plus loin, la nature des divisions intérieures dues à
des infl uences morales ; d’examiner, en un mot, la
société que le caractère arabe et la religion musulmane
ont développée en Algérie.
La société arabe repose sur trois caractères généraux,
qui se trouvent jusque dans ses plus petites
divisions. Ce sont :
1° L’infl uence de la consanguinité.
2° La forme aristocratique du gouvernement.
3° L’instabilité des centres de population, ou, si
l’on veut, la répugnance des Arabes à se fi er d’une
façon permanente sur un point donné du sol.
Le premier de ces principes dérive de l’interprétation
que les Arabes ont adoptée de la loi de Mohammed.
Le second résulte à la fois des préceptes
religieux et des habitudes nationales ; le troisième
de ces principes enfi n est étranger à la religion et ne
tient absolument qu’au caractère du peuple arabe, à
des raisons tirées de la culture et de la nature du pas
que ce peuple habite.
6 LE TELL
Quelle que soit, du reste, dans ces bases de la
société, la part qui revient à la croyance ou aux habitudes,
leur existence une fois admise, et on ne saurait
la nier, l’explication des phénomènes de la vie
arabe devient aisée.
C’est ce que nous allons essayer de démontrer,
en exposant à la fois la naissance, la formation de la
tribu arabe et ses divisions actuelles.
Un coup d’œil jeté sur le Koran suffi t pour faire
comprendre que son esprit est éminemment favorable
à l’autorité du père de famille, et qu’il a dû, sinon
établir, au moins consacrer les habitudes de la vie patriarcale
chez les Arabes. Non-seulement la parenté
est plus étendue chez les musulmans que chez nous,
puisqu’elle comprend, par exemple, les sueurs et
frères de lait, mais elle est encore établie sur des bases
plus solides. On comprend, en remontant vers le
passé, que, par ces liens de la consanguinité, tous les
descendants d’une même famille se trouvaient étroitement
unis et soumis à l’autorité d’un seul, par droit
naturel. Quelquefois par l’action seule du temps, cette
réunion grandissait, se multipliait et formait une
petite nation à part. D’autres fois, quand une pareille
famille était puissante par ses richesses, ou illustre
par ses faits d’armes, la protection qu’elle était en
mesure d’accorder à ceux qui voulaient en partager le
sort, attirait à elle d’autres familles d’une parenté plus
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 7
éloignée ou même étrangères, mais qui bientôt par
des alliances venaient se rattacher à la famille principale.
Ce sont de pareilles agglomérations de familles
ou d’individus, formées à des époques reculées sous
le nom d’un chef commun, qui, après avoir traversé
des siècles, ont formé la tribu arabe. Il ne faut donc
point être surpris de trouver chez elle ce qu’ailleurs
on ne rencontre que dans les grands États : une histoire
nationale vivant dans les traditions, des alliances
fi xes, des antipathies incessantes, enfi n une ligne
de politique tracée et un; grande intelligence des intérêts
généraux.
C’est, comme nous l’avons dit, la réunion de
familles qui se croient généralement issues d’une
souche commune, qui forme la tribu arabe. Ce qui
distingue cette petite société, c’est l’esprit de solidarité
et d’union contre les voisins, qui de son berceau
a passé à ses derniers descendants, et que, la
tradition et l’orgueil, aussi bien que le souvenir des
périls éprouvés en commun, tendent encore à forti-
fi er. Comme on le voit, le principe de l’infl uence de
la consanguinité, a non-seulement contribué puissamment
à former la tribu, mais c’est encore lui qui
l’empêche principalement de se dissoudre.
Ceci paraîtra encore plus vrai, si on considère la
forme du gouvernement de ces tribus, que nous examinerons
bientôt et où la noblesse joue un si grand
8 LE TELL
rôle. Ainsi toutes les familles nobles d’une tribu se
regardent comme unies, plus particulièrement par les
liens du sang, alors même qu’à des époques très-reculées
elles auraient eu des souches distinctes. Nous
aurons bientôt l’occasion de parler en détail de la
noblesse chez les Arabes.
Le sort des tribus a été extrêmement variable ;
quelques-unes sont entièrement éteintes, d’autres
sont extrêmement réduites , d’autres encore sont
restées puissantes et nombreuses. On peut dire que
le nombre des individus formant une tribu, varie de
cinq cents à, quarante mille; il est, en tout cas, fort
inférieur au chiffre de la population, que les terres
occupées par la tribu pourraient nourrir. Il n’est point
diffi cile de se rendre compte de cette inégalité de population
dans les tribus ; leur genre de vie les soumet
à mille vicissitudes, et nous avons vu nous-mêmes,
en peu d’années, plusieurs exemples de tribus
qui, naguère puissantes et nombreuses, sont éteintes
aujourd’hui.
Quel que soit du reste le chiffre de la population
d’une tribu et son état de fortune, nous le regarderons
toujours comme unité politique et administrative.
Ce principe entraînera pour vous deux conséquences,
dont l’une est relative aux hommes et l’autre au
territoire, savoir : La tribu sera administrée par des
hommes tirés de son sein, et elle aura, en second lieu,
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 9
un droit exclusif sur sou territoire, sauf les réserves
dont il sera question plus tard. C’est cette dernière
conséquence admise déjà par le fait, qui constitue
aujourd’hui la garantie la ‘plus précieuse de l’ordre
public, puisqu’elle nous permet, en tout droit, de
rendre la tribu responsable des actes commis sur
son territoire en temps de paix, et lorsque les coupables
ne se trouvent pas entre les mains de la justice.
Les tribus sont divisées en un plus ou moins
grand nombre de fractions, selon leur importance.
Les noms donnés à ces différentes fractions sont
très-variables en arabe : on les appelle ordinairement
Kasma, Farka ou Rouabaa, Fekhad, ou Khoms, etc.
Nous allons examiner ces différentes divisions. A
cet effet, nous reconstituerons la tribu en prenant
pour point de départ, sa division la plus restreinte,
ou, si l’on veut, son premier élément. Nous croyons
utile de dire en même temps un mot des chefs de ces
fractions, afi n de nous rendre compte de la limite à
laquelle l’État intervient pour imposer un agent, qui
veille aux intérêts généraux.
De même que la tribu est un élément politique
et administratif dans le gouvernement, de même le
douar est l’élément de famille dans la tribu. Tout chef
de famille, propriétaire de terres qui réunit autour de
sa tente, celles de ses enfants, de ses proches parents
10 LE TELL
ou alliés, de ses fermiers, forme ainsi un Douar (rond
de tentes), dont il est le chef naturel, dont il est le
représentant ou Chïkh dans la tribu, et qui porte son
nom. L’autorité de ce Chïkh, comme on le comprend
déjà, est indépendante de toute délégation extérieure
; ni l’État ni la tribu ne peuvent intervenir dans sa
nomination, si on peut appeler ainsi l’acte qui, d’un
consentement tacite mais unanime, confère l’autorité
à un seul. Les besoins de la vie nomade, aussi
bien que les préceptes religieux, expliquent du reste
la formation du Douar et sa constitution. Le désir
de sécurité pour les individus, la garde des richesses
et des troupeaux ont porté les hommes d’une même
souche, à se réunir, à voyager ensemble, à se soumettre
à une autorité non contestée. L’histoire de
tous les peuples nomades nous offre des faits analogues.
Divers Douars réunis, forment un centre de
population qui reçoit le nom de Farka, etc. Cette
réunion a principalement lieu, lorsque les chefs de
Douar reconnaissent une parenté entre eux ; elle
prend souvent un nom propre sous lequel sont désignés
tous les individus qui la composent, et agit
ordinairement de concert. Les chefs des Douar se
réunissent en assemblée (Djemâa) pour discuter
les mesures communes et veiller aux intérêts de
leurs familles ; ils forment une sorte d’aristocratie
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 11
qui a ses chefs (El-Kebar). Bientôt encore l’homme
le plus incluent ou le plus illustre parmi ces grands
devient d’un commun accord le chef de la Farka. En
général, le chef d’une Farka ne doit son élévation
qu’à la confi ance générale qu’il inspire.
C’est la réunion de plusieurs Farka, en nombre
très-variable, qui forme les grandes tribus; les petites
tribus, au contraire, ne sont souvent constituées
que par la réunion des Douar.
La nomination du chef d’une tribu, si faible
qu’elle soit, ou du chef d’une Farka dans une tribu
puissante, n’est plus abandonnée au chou seul des
membres de la réunion. L’État intervient ici, nomme
ce chef qui reçoit le nom de Kaïd, et en fait le représentant
de ses intérêts.
Les familles que leur infl uence autorise à aspirer
à l’emploi de Kaïd pour l’un de leurs membres,
sont parfaitement connues dans les tribus, qui regarderaient
comme une humiliation d’être gouvernées
par un homme dont l’origine ne serait pas illustre.
Ce trait peut donner une idée du caractère essentiellement
aristocratique des Arabes.
Après avoir examiné la formation d’une tribu
et ses divisions intérieures, il convient d’étudier la
manière dont la propriété territoriale y est répartie.
Les détails relatifs à la distribution du sol, dont
nous allons nous occuper ne sont pas, en général,
12 LE TELL
applicables aux hauts plateaux habités par les Arabes
pasteurs. Nous ferons, dans un paragraphe particulier,
ressortir les différences qui existent, sous ce
rapport, entre eux et les Arabes cultivateurs.
Le territoire occupé par une tribu est nettement
délimité et exclusivement partagé entre ses enfants.
Nous avons déjà insisté sur ce point important du
droit exclusif d’une tribu sur son territoire; la suite
nous apprendra la nature des exceptions que souffre
ce principe. Contrairement à ce qui a lieu dans la
province de Constantine, la tribu est propriétaire du
sol qu’elle cultive, au moins en très-grande partie :
on peut rencontrer trois catégories parmi les terres,
qui sont la propriété réelle de la tribu.
1° Une partie des terres appartient à quelques
grandes familles, et ne passe jamais à l’état de propriété
commune.
2° Les bois et les terres laissés en friche sont à
l’état de propriété commune et utilisés comme tels
par les membres de la Farka ou de la division de la
tribu à laquelle ils appartiennent.
3° Les terres ensemencées d’une Farka, sont
considérées jusque après la récolte comme sa propriété
particulière.
Nous ayons dit qu’entre les terres appartenant
en toute propriété à la tribu, son territoire en
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 13
renfermait souvent d’autres, sur lesquelles elle
n’avait aucun droit. Ces dernières sont de deux espèces
différentes : elles appartiennent on au gouvernement,
on à des corporations religieuses appelées
Zaouïas, et dont nous ferons connaître la
nature.
Les terres du gouvernement sont, en général,
bien connues des tribus ; elles comprennent la grande
partie des forêts, et une grande quantité de terres
labourables. Elles se sont accrues, des biens de la
Mecque et Médine, qui, par suite de nouvelles dispositions
sont rentrées dans le domaine de l’État. Il est
inutile d’examiner en détail les causes qui ont rendu
l’État propriétaire d’immeubles aussi considérables;
nous dirons seulement que les plus importantes sont
les donations, les confi scations et les successions
tombées en déshérence.
Enfi n une partie du sol appartient à des congrégations
religieuses, dont la constitution sera exposée
quand nous parlerons de la noblesse militaire et religieuse.
Nous nous bornerons à faire remarquer ici
que le territoire de ces Zaouïas forme une circonscription
distincte dans la tribu, qui, pendant longtemps,
n’a point été soumise au pavement des impôts.
Bien que l’étendue du pays occupé par une tribu
soit en général hors de rapport avec le nombre de
14 LE TELL
ses habitants, on rencontre cependant des, Douars
qui ne possèdent aucune partie du sol en propre. Les
Douars, désignés sous le nom de Ketaâ (pièce, morceau),
ne comptent pas d’une façon fi xe, dans telle
on telle division de la tribu. Chaque année ils passent
un marché avec un Farka, louent sur son territoire
la quantité de terres nécessaire à leur subsistance, et
se considèrent, pour ce temps, comme membres de
la fraction de tribu, avec laquelle ils ont traité. Ces
Douars, dont la composition est moins fi xe que celle
des Douars de propriétaires, se recrutent dans la
classe des fermiers, qui, ayant acquis quelque fortune,
désirent mener une vie plus indépendante. Ces fermiers
mêmes se désignent ordinairement sous le nom
de Khammès (de Khoms, cinquième), parce qu’ils ont
droit au cinquième de la récolte, semences prélevées.
Les renseignements que nous venons de donner
sur la constitution d’une tribu, seraient fort incomplets,
si nous n’y ajoutions point des détails sur les
hommes qui la composent et surtout sur ceux qui la
commandent et la dirigent. C’est ce que nous allons
faire en parlant des différentes classes de la société
et de la noblesse chez les Arabes.
Il est bien rare qu’une société puisse subsister
longtemps sans faire naître dans son sein des classes
distinctes, jouissant de privilégies, soit matériels,
soit moraux. Au premier abord, on pourrait être
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 15
tenté de supposer que, chez un peuple d’un caractère
très-indépendant, ces divisions seraient moins
tranchées ; mais les faits prouvent que, rapportée
aux Arabes, cette supposition serait très-inexacte.
Chez eux, en effet, cette distinction des classes
est profondément gravée dans les esprits, bien que
nous ne nous en rendions pas toujours exactement
compte. Accoutumés, comme nous le sommes, à
discerner, le plus souvent à des signes extérieurs,
les classes de notre société les unes des autres, nous
sommes portés à regarder comme égaux entre eux,
des hommes dont le costume est assez uniforme et
dont les relations réciproques nous offrent le spectacle
d’une familiarité étrangère à nos mœurs. Les
habitudes de la vie de famille et les circonstances où
se trouve le pays expliquent cette apparence d’égalité.
Quant au fond, ici comme ailleurs, le serviteur
n’est point l’égal du maître, l’homme du peuple ne
pèse pas plans la balance autant que l’homme que
sa position ou sa famille appellent à jouer un rôle
principal.
Le peuple arabe a non-seulement ses chefs militaires,
mais il a encore ses chefs religieux. Chacun
peut juger à sa manière le degré de fi délité et
de soumission que les Arabes ont montré pour les
hommes infl uents de l’ordre spirituel ou temporel ;
amis nul ne saurait révoquer en doute, que ce sont
16 LE TELL
ces chefs qui tiennent le fi l de la politique dans les
tribus. C’est donc de l’aristocratie militaire et religieuse
que nous croyons devoir nous occuper en
premier lieu.
Il existe chez eux trois sortes de noblesse :
1° La noblesse d’origine.
2° La noblesse temporelle ou militaire.
3° La noblesse religieuse.
Examinons en quelques lignes ces différents ordres
:
1° On appelle noble d’origine (Chérif) tout musulman
qui peut, au moyen de titres en règle, prouver
qu’il descend de Fathma-Zohra, fi lle du prophète et
de Sidi-Ali-Abi-Thaleb, oncle de ce dernier. On peut
dire que c’est Mohammed lui-même qui a fondé cette
sorte de noblesse, très-considérée chez les Arabes.
Il prescrit, en effet, dans plusieurs passages du Koran,
aux peuples qui ont embrassé sa foi, de témoigner
les plus grands égards, aux hommes issus de
son sang, en annonçant qu’ils seront les plus fermes
soutiens et les purifi cateurs futurs de la loi musulmane.
Les Arabes montrent, en général, une grande
déférence pour les Cheurfa (pluriel de chérifs) et leur
donnent le litre de Sidi (mon seigneur). Toutefois,
comme leur nombre est très-considérable, au point
de former des Farkas particuliers dans certaines tribus,
les marques extérieures de respect qu’on leur
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 17
témoigne, varient avec les lieux. Le Chérif est sujet
aux lois, mais il a dans les pays musulmans le droit
d’invoquer la juridiction de ses pairs. C’est ainsi
qu’Abd-el-Kader s’était réserve le droit de les juger
lui-même.
Les Cheurfas jouissent de prérogatives plutôt
morales que matérielles, et leur infl uence ne doit pas
se mesurer sur les honneurs qu’on leur rend.
2° Les membres de la noblesse militaire, chez
les Arabes, portent le nom de Djouads. Ce sont les
descendants des familles anciennes et illustres dans
le pays, ou bien encore les rejetons d’une tribu célèbre,
les Koraïche, dont Mohammed et sa famille
faisaient partie. Dans ce dernier cas, ils se désignent
par le nom de Douaouda et représentent une noblesse
supérieure aux Djouad ordinaires.
La plus grande partie des Djouad tire son origine
des Mehhal, conquérants venus de l’est à la suite
des compagnons du Prophète.
Quoi qu’il en soit, les Djouad constituent l’élément
militaire dans la société arabe. Ce sont eux qui, accompagnés
de leur clientèle, mènent les Arabes au combat.
Par le fait, ces derniers sont presque leurs sujets.
L’homme du peuple a beaucoup à souffrir des
injustices et des spoliations des Djouad ; ceux-ci
cherchent à faire oublier ces mauvais traitements et à
maintenir leur infl uence, en accordant généreusement
18 LE TELL
l’hospitalité et leur protection à ceux qui la réclament.
Du reste, l’habitude qui fait endurer les plus
grands maux, a fortement rivé la chaîne qui unit aux
Djouad l’homme du peuple. Ces Chïkh, car c’est le
nom que les Arabes leur doivent, quels que soient leur
âge et leur position, réunissent deux traits saillants
du caractère national : l’avidité du gain et un certain
amour du faste, quoiqu’au premier abord ces deux
penchants semblent opposés.
3° La noblesse religieuse mérite, plus encore que
la noblesse militaire, d’être étudiée avec soin, car son
infl uence sur les peuples est encore plus puissante,
quoiqu’elle ne soit pas basée sur les mêmes fondements.
Les membres de cette noblesse s’appellent marabouts.
Le marabout est l’homme spécialement
voué à l’observance des préceptes du Koran; c’est
lui, qui, aux yeux des Arabes, conserve intacte la
foi musulmane ; il est l’homme que les prières ont
le plus rapproché de la divinité. Aussi ses paroles
deviennent des oracles auxquels la superstition ordonne
d’obéir et qui règlent à la fois les discussions
privées et les questions d’un intérêt général.
C’est ainsi que les marabouts ont souvent empêché
l’effusion du sang en réconciliant des tribus
ennemies ; c’est ainsi que leur protection (Aannaya)
a souvent suffi pour garantir de toute atteinte les
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 19
voyageurs ou les caravanes. Bien des fois encore
ils ont, le Koran en mains, prêché la guerre contre
les infi dèles. Ces exemples suffi sent pour démontrer
élue leur infl uence s’étend sur les questions religieuses
et politiques ; elle est, d’ailleurs, d’autant mieux
assurée, que l’exercice du culte, l’explication des livres
saints, la consécration de toutes choses, mettent
les marabouts en relation continuelle et intime avec
les musulmans. Il faut remonter très-haut dans notre
histoire pour retrouver le temps où nos évêques
jouaient le rôle de marabouts, et où leur infl uence
spirituelle et temporelle était assez grande pour allumer
aussi une guerre sainte, en entraînant les croisés
vers la Palestine.
Un des caractères principaux de la noblesse religieuse
est, qu’elle est héréditaire comme les précédentes.
Les premiers marabouts étaient en général
des hommes rigoureux observateurs du Koran, qui
passaient pour avoir donné des preuves de leur nature
supérieure en produisant des miracles. Tels sont Mouley-
Thayeb, Mohammed-ben-Aaïssa, Hhasnaouy,
Abd-el-Kader mort à Baghdad, etc., etc., en l’honneur
desquels ou retrouve en Algérie une foule de
chapelles. C’est ordinairement autour de ces Zaouïas
(chapelles), que les marabouts réunissent une sorte
de Douar qui prend le nom de Zaouïa, précédé du
20 LE TELL
mot Sidi. Une partie des terres voisines provenant
en général des donations pieuses, est cultivée par les
hommes de la Zaouïa et sert à les nourrir. De larges
offrandes, des provisions de toute espèce, sont offertes
aux marabouts et à ceux qui, vivant près de lui,
étudient la loi; quelquefois même, par suite d’anciennes
obligations que la religion prescrit d’observer,
les voisins de la Zaouïa lui payent l’âachour ou
la dîme; toutefois ce tribut n’a jamais eu de caractère
obligatoire devant la justice.
Les Zaouïa sont commandées par l’homme le
plus infl uent de la famille des marabouts ; l’exercice
de l’hospitalité envers tous les voyageurs et les
étrangers musulmans, est un des premiers devoirs
de sa position ; les criminels même doivent trouver
un abri chez lui : c’est ainsi que quelques chapelles
(que nous appelons vulgairement marabouts) sont
un asile inviolable aux yeux des Arabes.
Du reste, Ces congrégations religieuses sont tellement
nombreuses dans quelques tribus, telles que
les Hachem, par exemple, qu’elles y forment des divisions
ou Farka particuliers.
Les marabouts ne se livrent ordinairement à
aucun travail manuel ; ils se vouent dans l’intérieur des
Zaouïas à l’instruction d’un certain nombre d’hommes
ou d’enfants, qui leur ont été confi és par les tribus.
Ces disciples ou desservants de marabouts prennent
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 21
le nom de Tolba (de Taleb, Lettré). Ces Tolba étudient
la religion dans le Koran, et les diverses branches
de connaissances exigées par leur état. Ils ont
le droit de consacrer les mariages, de prononcer les
divorces, etc., etc., et, à ce titre, ils jouissent d’une
certaine considération. Toutefois il arrive rarement,
de nos jours, qu’à l’extinction d’une famille de marabouts,
un de ces Tolba monte d’un degré et devienne
marabout à sa place dans la Zaouïa ; le plus
souvent ils aspirent à devenir soit maîtres d’école
dans les villes, soit assesseurs du Kady, soit même
Kady ; d’autres fois encore ils ne suivent aucune de
ces carrières, et vivent du produit des terres affectées
à l’entretien du marabout de leur ordre.
On commettrait une grande erreur en tirant de ce
qui précède , la conséquence que tous les Cheurfa,
Djouad ou Marabout occupent une position élevée
dans la société arabe ; on en voit, au contraire, journellement
occupés à tous les métiers. Mais, si tous
les membres de ces classes ne jouissent point d’une
part égale de considération et d’infl uence, on peut
affi rmer au moins que la puissance et l’autorité ne se
trouvent que chez elles.
Les classes inférieures, celles qui constituent la
masse du peuple, n’offrent pas à beaucoup près chez les
Arabes, la même variété que chez nous. On ne trouve, en
effet, au-dessous de l’aristocratie, que les propriétaires
22 LE TELL
fonciers, les fermiers et domestiques ou manœuvres.
Chez les tribus des Arabes pasteurs, où, à de trèsrares
exceptions près, la propriété ne consiste qu’en
troupeaux, cette uniformité est plus grande encore.
(Nous devons encore répéter ici que nous faisons
abstraction entière des habitants musulmans des villes).
Peut-être serait-il convenable de dire quel est
l’état de l’esclavage chez les Arabes ; mais il serait
trop long de donner à cet égard des renseignements
suffi sants. Nous nous bornerons à dire que l’esprit du
Koran autorise l’esclavage, mais en établissant des
dispositions qui paraissent avoir rendu très-tolérable
la position des esclaves. Les lois relatives aux relations
entre le maître et l’esclave sont conçues dans
un but tout paternel, et elles ont pour résultat de faire
de l’esclave une partie intégrante de la famille.
La lacune qui frappe le plus dans la société arabe,
tient à l’absence complète des marchands et des
ouvriers proprement dits. On peut dire que l’industrie
est presque nulle dans les tribus chez les hommes,
et celle des femmes ne s’étend guère au delà de
la confection des objets nécessaires à l’habillement.
Autant les Arabes aiment à se livrer ni petit commerce,
autant ils éprouvent de répugnance à s’attacher
aux grands travaux de l’industrie, et ce n’est
que grâce à bien des efforts et à une grande ténacité,
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RACES QUI PEUPLENT L’ALGÉRIE. 23
qu’Abd-el-Kader était parvenu à fonder quelques
usines. Les habitants des villes suppléent à cette
insuffi sance de l’industrie chez les tribus, ce qui
donne naissance au principal commerce qui a lieu
aujourd’hui : l’échange des produits manufacturés
contre ceux du sol et des troupeaux.
Nous avons déjà eu occasion de dire que l’Algérie
pouvait être regardée comme formée de deux
zones distinctes et renfermant des hommes dont la
manière de vivre n’était point la même ; la première
de ces zones porte le nom de Tell, et comprend le
terrain, en général, fertile que la nature a borné au
nord par la mer et au sud par les hautes montagnes et
les plateaux-. Les tribus qui habitent cette contrée la
désignent sous l’appellation générique de Tellia ; sa
population consiste soit en Arabes cultivateurs, soit
en Kabyles, dont nous parlerons plus tard.
Les Arabes du Tell, selon qu’ils sont plus ou
moins fi xes sur le sol, c’est-à-dire selon qu’ils habitent
des villages, des gourbis, (les fermes on qu’ils
vivent seulement sous la tente, sont désignés par les
appellations de hal-el-gueraba (pluriel de gourbi),
harl-el-haouach (pluriel de haouch), hal-bit-et-châar
(les gens de la maison de poil). Les tribus de cette
région sont propriétaires d’un sol fertile en céréales,
plus propre à la culture qu’à l’entretien de troupeaux
nombreux. Aussi les terres y sont-elles divisées d’une
24 LE TELL
façon assez régulière et y forment-elles une grande
partie de la richesse des tribus. Dans le Tell, les troupeaux
consistent en bœufs et en moutons : ils forment
la fortune mobilière.
Nous venons de jeter mi coup d’œil sur les habitants
de cette partie de l’Algérie qui nous est soumise
et qu’on nomme le Tell.
Pour compléter la description du vaste ensemble
de nos possessions, nous avons encore à parler de la
Kabylie et du Sahara : c’est ce que nous ferons plus
loin, en consacrant à chacune de ces contrées une
série de chapitres, où nous retracerons les mœurs, le
caractère et les habitudes de leurs populations.
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